Memoire d'une psychopathe
Fanfiction:
Il s'agit d'une fanfiction adaptée du film 'Une vie volée'.
Situation:
La scène débute juste après le départ de Suzie de l'hopital psychiatrique.
Statut:
Terminé.
Genre:
One-shot.
Résumé:
Après le départ de son amie Suzie, Lisa s'essaye à la définition d'un terme qu'elle connaît que trop bien: la folie.
Disclamer:
Il va de soit qu'aucun personnage ne m'appartient. Je ne revendique que l'entière originalité du scénario^^.
La folie.
Un état ? Un sentiment ? Les deux à la fois. Comment décrire ce que l’on ne comprend pas ? On me qualifie de psychopathe. Mais qu’est ce qu’une psychopathe ? Un mot, rien de plus, un rôle peut-être, que la société m’a donnée. Pour eux, je dois être méchante. Je suis méchante alors. Il est plus facile d’expliquer l’incompréhensible en le qualifiant de folie que de s’interroger sur l’origine du comportement de l’individu. J’aime être ce qu’on définit, ce qu’on crée pour moi. On m’impose des limites en me qualifiant de psychopathe. Je connais ces limites et je sais quand je dois les franchir. Au fond, elle avait raison. Je suis morte à l’intérieur. Et seul cet endroit qui me colle si bien à la peau qu’ils veulent que j’aie me convient. Ici, je suis quelqu’un, dehors, je ne suis qu’anonyme.
Qui suis-je en vérité ?
Valérie m’a rappelée mon rôle : je dois répondre à cette question.
Pourquoi la qualité de « psychopathe » me convient-elle ? Parce que je suis « définie » ? Parce que je suis dans un dictionnaire ?
Ou bien tout simplement parce que j’existe ?
La folie est bien plus que cela. C’est une identité forgée à laquelle je dois me contraindre corps et âme.
Elle n’est que mensonge. Un mensonge long et douloureux. Tout comme l’est la réalité.
La réalité.
Voila un mot étrange. Etre réel. Pour qui ? On n’est jamais réel pour soi, mais pour quelqu’un d’autre. On existe aux yeux de quelqu’un. On se forge selon l’idée qu’il se fait de nous. On est ce que l’on doit être. On n’est pas ce que l’on veut être. Quelle triste idée de la réalité.
Et la liberté ?
Je suis une femme libre, je suis libre de faire ce que je veux. Tant que je reste dans les limites de mon identité mentale. Je suis libre d’agir comme je l’entends en tant que psychopathe.
Je n’aime pas avoir du sang sur les mains. Pourtant, je dois l’avoir. C’est mon rôle. Je dois les pousser à bout. Allumer leur mèche et les regarder s’éteindre.
Elle me manque. Sa mèche aussi. Je n’ai pas réussi avec elle. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle me considère pas comme une psychopathe… Peut-être que je ne suis pas méchante avec elle car elle ne me définit pas ainsi. J’ai échoué.
J’ai échoué dans l’identité qu’on m’a forgé. Qui suis-je alors ?
Comment interpréter les regards, les signes, les paroles alors que ses propres pensées sont incompréhensibles ? Je ne peux plus être méchante car j’ai échoué.
Qui suis-je ?
Au fond de moi, je crois connaître la réponse. Mais elle est insaisissable. Serais-je guérie lorsque je l’attraperai telle une vulgaire mouche ?
Est-ce que je veux vraiment guérir ? Etre folle est une identité. Un adjectif que l’on m’a toujours attribué. Cette identité que je hais, je l’aime aussi profondément. Elle est réconfortante. Je sais où je vais avec elle. Je sais qui je suis avec elle.
Peut être ont-ils tous raison finalement. Ils ont tous vu qui j’étais.
Oui, ça ne peut être que ça. Ils m’ont aidée en m’attribuant ce que je refusais de voir.
Je sais désormais qui je suis. C’était pourtant tellement évident. Comment ai-je pu passer autant de temps en l’ignorant ?
Suzie avait raison. Ecrire est une bonne thérapie.
Je m’appelle Lisa Rowe, et je suis folle.
->Retour<-
|